Heureux Qui Comme Ulysse Figure De Style?

Métonymies – Ce qui est intéressant dans la description qu’il fait de son village natal et de Rome, c’est qu’il n’est pas précis du tout. Il ne décrit jamais précisément les lieux ou les places. Il se contente de donner quelques détails. C’est la figure de style de la métonymie.

Quelle est l’idée générale du texte Heureux qui comme Ulysse ?

Dans « Heureux qui comme Ulysse », le poète exprime sa déception et sa tristesse d’avoir quitté son pays et sa famille tout en célébrant la grandeur romaine et sa tradition humaniste. Le poème oscille donc entre l’Italie et la France et oppose deux lieux: Rome et Liré

Quel est le style de Du Bellay ?

Rome et la culture antique – Erudit et humaniste, Du Bellay connaît et admire les textes antiques, Même s’il privilégie le sonnet, le poète utilise également d’autres formes inspirées par la tradition antique, et notamment l’ode et l’élégie, De même, ses poèmes comportent de nombreuses références à la mythologie grecque et latine,

Pourquoi Heureux qui comme Ulysse est un sonnet ?

Le Crapaud – Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestuy-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m’est une province, et beaucoup davantage ? Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux, Que des palais Romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine : Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin, Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, Et plus que l’air marin la doulceur angevine. Joachim du Bellay Annonce des axes I. Un poème mélancolique 1. Lamentation 2. Le regret du foyer natal II. Critique de Rome au profit du pays natal Commentaire littéraire I. Un poème mélancolique 1. Lamentation Deuxième quatrain : “Hélas !” -> expression d’une souffrance, terme qui allonge le son “s” -> soupir + point d’exclamation qui exprime l’émotion. Terme placé à la fin du premier hémistiche : donne une sorte de silence et montre une certaine douleur. Le deuxième quatrain est une longue interrogation qui commence par le futur (normalement futur = certitude, mais avec forme interrogative = doute, incertitude qui renvoie à un certain mal-être). Le poète doute de revoir un jour son village natal -> pathétique voir même tragique. L’expression “reverrai-je” est répétée dans la strophe : lamento (chant de lamentation) + enjambement (continuité) = longue lamentation. Régularité dans le rythme du poème -> mélancolie -> tristesse rampante Le découpage des alexandrins est un peu brouillé, enjambement brouille le découpage = déstabilisation du personnage. Sonorités en et -> allitération “Hélas” “saison” “maison” -> souffrance -> “petit” “village” “cheminée” -> tristesse -> “village” “Hélas” et -> “maison”, “saison” -> nasale qui exprime souvent la tristesse La mélancolie est très présente dans le poème.2. Le regret du foyer natal Ce sonnet s’ouvre sur deux vers qui présentent deux grands voyageurs de la mythologie grecque : Ulysse et Jason (celui qui a conquis la toison d’or). Ulysse est le héros de l’Odyssée d’Homère, tandis que Jason a participé à l’expédition des Argonautes, partis à la conquête de la toison d’or. Ces deux personnages évoquent le voyage. Champ lexical -> “petit”, “pauvres” puis “maison”, “cheminée”, “clos” = modestie, humilité La maison doit être vue ici sous un aspect sentimental plutôt que matériel = son entourage, sa vie tranquille en Anjou, “fumer la cheminée” -> impression qu’une seule cheminée pour tout le village = intimité et union du village “de mon petit village fumer la cheminée” -> mauvais ordre -> antéposition par rapport à cheminée -> mise en valeur de “petit village” traduisant l’affectif Au XVIème siècle, il y a beaucoup de différences sociales bourgeois / campagnard. Du Bellay inverse les conventions : il préfère son terroir à la ville. “mon”, “ma”, “mes”, “m'”-> adjectifs possessifs -> affectif “beaucoup davantage” -> laisse rêver. II. Critique de Rome au profit du pays natal Le premier et deuxième tercet dressent une comparaison -> vers 9, 11, 12, 13 “plus que”, vers 14 “Et” récapitulation. Les tercets se présentent comme une série d’oppositions brèves, rythmées par la répétition de “plus que”, dont les deux éléments sont tantôt dissociés, tantôt réunis, pour introduire une légère variation. La rapidité de ces oppositions contrastant avec l’ampleur des quatrains donne le sentiment d’une précipitation et d’une accélération du rythme. Opposition de 2 modes d’existence -> génère une certaine colère -> critique de Rome (Rome païenne) – Palais = richesse, univers public, spacieux, brillant, Rome (civilisation) différent de “séjour”-> privé (famille), modeste – audacieux (doit se prononcer “audac-i-eux” pour que l’alexandrin fasse bien 12 syllabes) -> prend ici le sens de orgueilleux – “marbre dur” (Romains durs) comparé à fine ardoise -> fragile -> humaine en comparaison aux Romains qui sont donc présentés comme inhumains “dur”, “latin”, “palatin -> masculin comparé à “douceur”, “fine” “angevine” -> féminin – Liré -> inconnu -> obscurité intime / “mont Palatin”-> connu – “air marin” (qualifie Rome car la ville est proche de la mer) -> salé rude / air angevin -> “douceur” Critique de Rome au profit de son pays natal Vers 9 “aïeux” fidèle au passé, aux racines Vers 11 “gaulois” -> pays, patrie, régionalisme différent de Rome, universaliste, qui veut tout posséder. Revendication patriotique contre envahissement de l’Italie, peut-être même nationaliste (avant on se sentait chrétien mais après on se sentait plus français). Triste voyage à Rome (exil à Rome) différent de “heureux”, “beau voyage”, “usage et raison” -> expérience mène à la sagesse, voyage = leçon de vie Il n’aurait pas mis autant de valeur à son pays natal si il n’était pas partit. Exil, souffrance -> sagesse -> humanisme Comme Ulysse qui fait un long voyage spirituel, quand il revient chez lui après un long voyage douloureux il a un cœur profond, il revient sage. “retourné, plein d’usage et raison” : le voyage enrichit l’âme. “Le reste de son âge” -> on est sage quand on a vécu, quand on a grandit. Conclusion Heureux qui, qui comme Ulysse, a fait un beau voyage parle en fait, au delà de la simple expérience autobiographique de Du Bellay, de la vie en général. Pour Du Bellay, la vie est un trajet, un voyage. Il parle de ses sentiments personnels, mais, en même temps, il donne une leçon spirituelle, celle de la vie de l’âme à travers le grand voyage que tous les hommes connaissent. En cela, il est bien un humaniste. C’est le poème le plus célèbre de Du Bellay. Précurseur de la poésie moderne. Poème = étendard revendiquant une révolte contre l’impérialisme Romain.

Ou comme Celui-là qui conquit la toison figure de style ?

‘Celui qui conquit la toison’ (d’or) : allusion mythologique au héros Jason, accompagné des Argonautes (les marins du navire Argo). Figure de style : une périphrase. La ‘douceur angevine’ = de l’Anjou (région d’Angers, pays de Loire).

Quel est le type de poème Heureux qui comme Ulysse dans la chanson de Ridan ?

Sonnet : poème comportant quatorze vers, répartis normalement en 2 quatrains suivis de 2 tercets).

Pourquoi Ulysse et Jason sont heureux ?

1 En fin 2006. 2 On s’éloigne moins d’Anjou, si on a la chance de s’y trouver, avec ces vers de Van Licorne : Heureux (.)

1 Que reste-t-il du 31 e sonnet des Regrets de Joachim Du Bellay ? Dans nos mémoires (peu meublées par les éducateurs de seconde moitié du xx e siècle), le plus souvent, il en reste un vers, le premier, qu’on cite comme une espèce de béatitude : « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage » avec un point final.

  • On peut alors comprendre à peu près la même chose que Colpi dont Brassens a chanté ces paroles : « Heureux qui comme Ulysse – a vu cent paysages ».
  • En librairie, on trouve les ouvrages de la collection « Heureux qui comme.
  • », créée par les éditions Magellan & C ie en partenariat avec le magazine Géo, qui se propose de rassembler « les textes intemporels des plus grands écrivains voyageurs partis découvrir Les plus beaux sites du monde » (italiques miennes).

En cherchant des citations de ce vers sur la Toile informatique avec le moteur de recherche de Google, on tombe 1 sur des sites touristiques vantant par exemple le charme des « locations de vacances en Provence ». En somme, le poème réduit à douze syllabes n’est plus un regret, mais un slogan pour un club de loisirs en Méditerranée 2,

3 L’alexandrin ainsi reformulé supposerait une césure à l’italienne (par sa voyelle féminine ou postt (.) 4 La valeur du passé composé est donc la même que dans ce début du sonnet 26 : « Si celuy qui s’appre (.)

2 Pourtant, plusieurs indices inquiétants rendent cet usage de Du Bellay douteux : D’abord, le passé composé est bizarre : Pourquoi pas plutôt : « Heureux qui, comme Ulysse, fait un beau voyage » 3, Ce n’est pas la même chose, aimer faire un voyage, et aimer avoir fait un voyage 4,3 Autre indice inquiétant : tout lecteur de l’ Odyssée sait qu’Ulysse n’était pas heureux de voyager ; s’il est parti pour Troie, c’est lié par le serment de libérer Hélène ; il a d’abord essayé de se soustraire ; son retour vers son île d’Ithaque est long, semé d’épreuves ; il est toujours nostalgique de son pays.

L’Odyssée est l’histoire de ce retour trop longtemps retardé – l’un des nostoi ; retours de héros achéens après le sac d’Ilion ; même chez Calypso qui le retient sept ans malgré lui, il pleurniche bien souvent en regrettant son foyer. Le mot nostalgie résume la souffrance (algie) d’un tel retour (nost-os).

Que le récit de ce retour puisse être intéressant n’implique pas qu’il ait été agréable pour Ulysse. Deux vers plus loin, l’addition « Et puis est retourné » prouve que le « beau voyage » d’Ulysse ne peut pas être son trop long retour, raconté dans l’Odyssée.

5 Une autre interprétation pourrait être envisagée : on peut être ” heureux comme Ulysse, qui a fait (.)

4 Admettons que cela signifie : « Heureux qui a fait un beau voyage, comme Ulysse ou (encore) comme qui conquit la Toison » ; dans cette hypothèse, le second élément de comparaison est comme surajouté après coup, alors que la comparaison était apparemment close.

Mais Jason, lui au moins, est-il heureux de voyager ? Non : s’il s’éloigne de son pays pour aller en Colchide sur le navire Argo, c’est pour acquérir par force la Toison d’or, et cette Toison n’est pour lui qu’un moyen de récupérer son royaume d’Iolcos, cette entreprise redoutable lui ayant été imposée, à titre d’épreuve, par un usurpateur de ce royaume.

Il ne voyage donc loin de chez lui que pour redevenir maître chez lui.5

6 L’analyse la plus proche de celle qui est présentée dans le présent article est celle de George Hug (.)

5 Qu’est-ce donc ici qu’un « beau voyage » ? En un temps où un tel voyage n’était ni sécuritaire, ni confortable, ces personnages n’étaient pas des touristes partis pour contempler des paysages beaux comme des cartes postales ; c’était des héros qui affrontaient les souffrances et les dangers de la mer, et si leur voyage fur « beau », c’est parce qu’il s’agissait d’une grande entreprise, périlleuse mais couronnée de succès : les Grecs ont vaincu Troie et ramené Hélène, Jason a conquis la Toison : « belles » campagnes militaires.

On comprend le choix du verbe « faire » au passé composé (accompli) : c’est au terme du voyage qu’une telle entreprise peut être évaluée comme « belle » ou non, et elle mérite sans doute ce qualificatif si elle fut héroïque, donc difficile, et couronnée de succès 6,6 Notre souffle mental, corn me notre mémoire, s’épuise volontiers à la fin du premier vers d’un sonnet, ou de son premier distique.

Mais le premier distique de ce sonnet ne rime pas encore ; ses fins de vers « voyage » et « toison » attendent leur écho ; et la simple virgule après « toison » montre que la phrase n’est pas terminée ; on devrait le dire avec une intonation suspensive ou continuative à la fin du second vers, car le quatrain offre une respiration plus large : Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cesruy la qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! 7 Donc : est heureux non pas « qui a fait un beau voyage », mais « qui a fait un beau voyage et puis.».

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La condition jointe par « et puis » (addition temporelle) étant encore au passé composé (« est retourné »), ce n’est qu’au dernier vers de ce quatrain que le lecteur peut comprendre – s’il a eu la patience d’attendre la fin du quatrain et de la phrase – que le bonheur réside dans le fait de vivre au milieu des siens, et cela non seulement pendant quelques années, mais bien pendant « le reste de son âge ».

Il ne suffit pas de partir, il faut revenir, et plus précisément, être revenu chez soi, et y demeurer.8 De plus, corn me le sonnet ne propose aucune raison de croire que toute personne qui fait un voyage en retire « usage et raison », il apparaît qu’il faut encore, pour être « heureux » au sens du premier vers, revenir chez soi « plein » d’une sagesse acquise par le voyage et en jouir pendant le reste de son âge : c’est un aspect complémentaire et peut-être décisif de la condition.9 La paraphrase suivante pourrait rendre compte assez clairement de cette hiérarchie des éléments conditionnels du bonheur : « HEUREUX qui, ayant, comme Ulysse, fait un beau voyage, ou comme Jason, et étant rentré chez lui, plein d’usage et raison, VIT entre ses parents le reste de son âge ».10 Le contresens moderne consiste donc à remplacer une béatitude du type « Heureux qui », où une condition suffisante du bonheur est exprimée par un groupe verbal coordonné « GVl et GV2 », par la béatitude tronquée « Heureux qui GVl » (comme si « GVl » tout seul exprimait une condition suffisante du bonheur), troncation d’autant plus catastrophique qu’en réalité GVl n’exprime que le prix à payer pour obtenir GV2, lequel seul exprime une forme de bonheur.

Imaginez le slogan pharmaceutique : Heureux le malade à qui on a fait une piqûre, Et qui ensuite a retrouvé une santé magnifique.11 Ce serait le tronquer mensongèrement que lui faire dire qu’il est heureux, le malade à qui on a fait, ou même on a fait une piqûre (c’est la personne guérie qui sera peut-être heureuse).

C’est exactement ce qu’on fait quand on cite le vers « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage » comme une affirmation ; l’entreprise du voyage, comme la piqûre, n’est ici qu’un prix payé dans l’espoir (incertain au départ) d’être, plus tard, heureux.12 Le sonnet 94 des Regrets offre un autre exemple plus évident, au moyen de la préposition « sans », de l’expression d’une condition partielle (non suffisante) pour être « heureux ».

7 « Despendre » : dépenser.

Heureux celuy qui peur longtemps suivre la guerre Sans mort, ou sans blesure, ou sans longue prison ! Heureux qui longuement vit hors de sa maison Sans despendre 7 son bien ou sans vendre sa terre ! 13 La chance (bon heur) ne consiste évidemment pas à faire la guerre ou à s’exiler, comme le suggérerait la citation isolée du premier ou du troisième vers, mais, par, exemple à faire la guerre et à ne pas y périr, ou à s’exiler et à ne pas vendre sa maison (où on souhaite pouvoir revenir).

Pour être moins évident à un lecteur moderne que le contresens impliqué par la troncation dans le cas de la piqûre, celui infligé au sonnet 31 de Du Bellay par la réduction, en mémoire, à son premier ou ses deux premiers vers, n’en est pas moins grossier.14 Dans la lecture impatiente qui, pour ainsi dire précipitamment, traite les deux premiers vers de ce sonnet comme une affirmation, Jason apparaît comme un parangon du bonheur : « Heureux comme Jason ! ».

Les bons lecteurs du xvi e siècle se seraient payé la tête de Du Bellay s’il avait mis en vers une pareille énormité à propos du « reste de son âge » : Jason a eu besoin de Médée pour conquérir la Toison, mais, finalement, il ne s’est pas comporté manifestement en homme plein d’usage et raison et elle a assassiné les enfants qu’il avait eus d’elle, et la femme pour laquelle il la délaissait.15 L’exemple de Jason, ajouté à celui d’Ulysse, bien loin de parfaire la preuve que voyager rend heureux, montre au contraire que l’expression de la condition du bonheur n’est pas encore achevée à la fin du second vers : Jason répond mal à la seconde partie de cette condition du bonheur.16 Le premier exemple était, au premier vers, celui de quelqu’un qui peut sembler répondre aux deux termes de la condition énoncée du bonheur : Ulysse a fait un « beau » voyage (entreprise réussie) et puis, non sans peine, il est revenu vivre parmi les siens (Pénélope.).17 Le second exemple était, ajouté au second vers, celui de quelqu’un qui (comme on l’a vu) ne répond entièrement qu’à la première clause : Jason a fait une belle conquête, il est même revenu en tirer d’abord profit, mais il est tombé dans le malheur par son imprudence et par la vengeance de la personne qui l’avait d’abord aidé à réussir dans son entreprise.18 Du Bellay s’adressait à des lecteurs censés savoir tout cela.

8 Rares sont les sonnets envisageant une évaluation différente du voyage romain de Du Bellay. Ainsi, (.)

19 Un troisième exemple sera donné par la strophe suivante, en vérité, c’est plutôt l’exemple de quelqu’un qui ne répond à aucune des deux clauses de la condition et qui est le sujet même du sonnet : le poète. Du Bellay, lui aussi, est loin de chez lui, à Rome, ville marquée par la proximité de la mer et comparée elle-même à une mer dangereuse, nullement agréable ; mais, à la différence d’Ulysse et de Jason dont le voyage fut une entreprise réussie, l’espoir motivant son voyage est déjà déçu, et il lui en reste « Le tardif repentir d ‘une espérance vaine » (sonnet 24) ; il s’était exilé « Fuyant la pauvreté » (même sonnet), mais n’est venu à Rome que pour « trouver la pauvreté » (sonnet 28), non sans « s’enrichir de vieillesse » (sonnet 32, succédant immédiatement au nôtre) 8,20 Le poète a donc encore moins de chance d’être heureux qu’Ulysse et Jason en voyage ou conquête, puisqu’au mal du pays s’ajoute pour lui la conscience de l’échec.

9 On croit parfois que c’est par une sympathique figure de style exprimant la préférence que, par l’a (.)

Quand revoiray-je, helas, de mon petit village Fumer la cheminée 9, et en quelle saison, Revoiray-je le clos de ma pauvre maison, Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ? 21 Dans le contexte fourni par le premier quatrain, le poète ne souffre pas seulement d’être loin de son pays ; son échec à Rome ne lui permet même pas d’espérer, s’il le revoit un jour, et pas trop tard, d’y retirer le profit de son pénible exil romain.

10 Bien plus loin dans le recueil, le sonnet 130 rappelle explicitement le sonnet 31 en faisant écho ( (.) 11 Pour G.H. Tucker (1982 : 391, italiques siennes), « The grotesque simplification “beau voyage” mu (.)

22 Le poète n’a donc même pas le bonheur, qui sera exprimé au sonnet 38, de celui qui, non tyrannisé par « de misérable soin d’acquérir d’avantage », « regne paisiblement en son pauvre mesnage » : celui-là, sans doute, n’a rien rapporté d’un voyage, mais du moins il n’y a rien sacrifié et perdu, et est à sa manière « heureux » 10,

Le bonheur est donc chez soi, même s’il peut être accru par un bénéfice acquis non sans souffrance (sonnet 31) et dont le » beau voyage » d’Ulysse est un exemple. Cela est un peu moins simple, mais tout de même moins niais que l’interprétation euphorique des deux premiers vers du sonnet, telle que le poète dirait en somme, dans le premier quatrain, « Oh ! comme il est bon de voyager », puis dans le second, « Ah ! mais comme il est dur d’être loin de chez soi ! ».

On voit à quel point la mutilation du célèbre sonnet de Du Bellay par réduction à son tout début en dénature et même en inverse le sens 11,

12 Il suffit ici de savoir que, dans chacun de ces vers, la dernière voyelle masculine est la dernière (.)

23 La forme, non moins que le sens d’un poème du xvi e siècle, risque d’échapper à la compréhension ou à la sensibilité de notre lecture moderne et mérite un effort d’attention. Un détail précis de la forme des rimes dans le sixain, seconde partie du sonnet, peut en donner une idée – je distingue en gras la graphie de la dernière voyelle masculine 12 de chaque vers, dite sa tonique : Plus me plaist le sejour qu’ont basty mes ay eu x, Que des palais Romains le front audaci eu x, Plus que le marbre dur me plaist l’ardoise f i ne : Plus mon Loyre Gaulois, que le Tybre Lat in, Plus mon petit Lyré, que le mont Palat in, Et plus que l’air marin la doulceur Angev i ne.

13 Je distingue par un tiret la partie (catatonique) qui commence avec la dernière voyelle masculine e (.)

24 Les vers riment par les mots : « ay-eux, audacieux, f-ine – Lat-in, Palat-in, Angev-ine 13 ». Parmi ces mots-rime, on peut distinguer comme principales les rimes de « fine – Angevine » par lesquelles les deux tercets riment globalement entre eux. Cette rime principale en « -ine » contraste, dans le premier tercet, avec les rimes secondaires en « -eux » et, dans le second, avec celles en « -in ».

14 « Mais on » est donc un substantif lexicalement féminin (une maison), mais rythmiquement masculin, e (.) 15 La treizième voyelle des alexandrins à rime féminine n’altère pas en eux le rythme régulier 6-6, qu (.)

25 Du Bellay a pris soin, comme on commençait à le faire alors, de faire alterner les rimes dites rythmiquement (et non lexicalement 14 ) masculines, qui, à partir de la voyelle tonique de chaque vers, ne contiennent qu’une seule voyelle, à savoir cette tonique elle-même, comme « – eu x » et « – in », et celles dites (rythmiquement) féminines, qui en contiennent deux comme « – i ne », car de son temps on ne manquait pas, dans une prononciation soignée et surtout dans les vers, de prononcer une telle terminaison avec deux voyelles : la voyelle tonique, douzième de l’alexandrin (ici « i »), et l’« e » instable qui lui succède, posttonique 15,26 Les rimes dites rythmiquement féminines, dans lesquelles une voyelle post-tonique, ressentie comme plus faible, succède à la dernière masculine qui conclut le rythme métrique (comme dans « voy a g-e »), ont souvent été considérées comme ayant, potentiellement, une valeur expressive de douceur, voire de langueur (élégiaque), par contraste avec la finale plus franche des vers à rime masculine.

Cette opposition est-elle pertinente ici ? On est d’autant plus fondé à se poser la question que les quatre paragraphes métriques de ce sonnet – quatrains et tercets – sont rythmiquement féminins, en ce sens que tous se terminent par une terminaison rythmiquement féminine (« âge », « d’avant-age », « f-ine », « Angev-ine »).27 Or on peut remarquer que ce contraste est rehaussé, dans le tercet conclusif (et en cela essentiel) du sonnet, par la proximité graphique, morphologique, et en partie phonétique, de « -in » et de « -ine ».

Heureux qui comme Ulysse – Séance 9

En ce type de cas, le contraste rythmique est souvent associé à un contraste (parfois suffixal) entre deux formes lexicalement masculine et féminine d’un même mot, comme dans « un son argentin »/ » une sonorité argentine ». Cette association est systématiquement réalisée dans les quatre rimes concernées, puisque chacune associe un substantif et un adjectif lexicalement masculins en « -in » ou un substantif et un adjectif lexicalement féminins en « -ine » :

notions féminines notions masculines
ardoise fine Tybre Latin
doulceur Angevine mont Palatin

ul> 16 On en trouvera de nombreux exemples dans Cornulier (2005), par exemple, un rondeau de Machaut oppos (.)

28 On peut dire à cet égard que, si les vers qui se terminent en « -ine » sont en relation d’ équivalence rimique entre eux (ils riment en « -ine »), ils sont en relation de contraste rimique avec les vers en « -in » : ils contre-riment avec ceux-là.

Et plus que l’air mar-in la doulceur Angev-ine
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32 la phrase compare encore par « plus » et oppose, d’un hémistiche à l’autre et de la césure à la rime, un groupe substantif + adjectif lexicalement masculin en « -in » et un groupe lexicalement féminin en « -ine » : l’air marin rejoint ainsi le groupe des notions romaines et « masculines » – manquant de douceur.33 Ceci nous ramène à l’analyse du début du sonnet, qui ne signifie pas qu’un voyage (par mer) comme celui d ‘Ulysse ou de Jason suffit à rendre heureux.

17 Je remercie les participants aux 3 es Rencontres de Liré (Lyriades, mai 2006) et Jean-Pierre Chauvea (.)

35 Un poème ancien mutilé dans les mémoires, et dont le sens ou le rythme authentique est altéré par de profondes transformations culturelles, est comparable à un monument menacé de ruine. Tel est le sort (banal) du plus célèbre sonnet de Du Bellay, quand il se réduit à la dimension d’un slogan touristique.

Quel a été le but de la Pléiade ?

La Pléiade, qui s’est d’abord appelée la Brigade, est un groupe de poètes français du XVI e siècle dont le but est notamment de valoriser la langue française tout en s’inspirant des mythologies et des littératures antiques (grecque et latine).

Qu’est-ce que le mouvement de la Pléiade ?

La Pléiade est un groupe de poètes français du XVI e siècle, composé notamment de Pierre de Ronsard, Joachim du Bellay, Jean-Antoine de Baïf, Étienne Jodelle, Rémy Belleau, Jean Dorat, Jacques Peletier du Mans et Pontus de Tyard.

Pourquoi choisir Les Regrets de du Bellay ?

Les Regrets, Joachim du Bellay Par Emmanuèle BLANC, Professeure de chaire supérieure de lettres, le 12/06/2021 Portrait anonyme de Joachim du Bellay réalisé en 1868, © Portrait anonyme de Joachim du Bellay réalisé en 1868, © Le recueil (1557) marque une date dans la Poésie française, dans la mesure où, pour la première fois le réel, dans toute sa quotidienneté entre dans une forme poétique – le sonnet – uniquement consacrée jusque-là à la poésie amoureuse.

Pourquoi Ulysse est triste ?

Calypso est une nymphe vivant à Ogygie, une « île lointaine » (page 17), certainement une des premières îles de la littérature (1), une île éloignée où l’on est enfermée. Personne n’y va jamais. Pas même les dieux. Calypso (dont le nom vient du verbe kaluptein, « cacher ») est celle qui vit cachée, hors du monde, hors du temps. Calypso, amoureuse d’Ulysse, lui a promis l’immortalité. Nourri au nectar et à l’ambroisie, la nourriture des dieux, Ulysse pourrait devenir immortel, insensible à la mort, à la vieillesse, à la maladie. Il pourrait échapper à tous les malheurs de l’humanité.

Cette immortalité que lui promet Calypso, c’est la vraie, pas celle qui avait été accordée à Tithon, dont la déesse Éos (Aurore) était tombée amoureuse. Elle avait enlevé ce jeune homme pour qu’il vive avec elle, et avait demandé à Zeus de lui donner l’immortalité. Malicieusement, le roi des dieux avait dit oui.

Alors, dans le palais où siège Aurore sur l’Olympe, Tithon est arrivé jeune avec le privilège de ne jamais mourir, mais au bout de quelques années, il était devenu pire qu’un vieillard. À 200 ans, il n’était plus qu’un insecte rabougri, complètement ratatiné, ne pouvant plus bouger ni parler. Malgré cela, Ulysse ne songe qu’à rentrer pour retrouver sa femme et son fils qu’il n’a pas vus depuis près de vingt ans. Cet homme, que dix années de combat et dix autres années d’errance ont dû épuiser, songe encore à rentrer chez lui afin de retrouver une épouse qui s’est peut-être remariée, et un fils qui ne le reconnaîtra peut-être pas, si tant est que tous deux soient encore en vie.

S’il demeure auprès de Calypso, Ulysse restera caché, il ne sera plus Ulysse le destructeur de citadelles, le héros du retour. Ulysse, c’est l’homme du souvenir, c’est celui qui, malgré toutes les souffrances a toujours su, pu, voulu revenir pour être lui-même, un mari et un père (2), Pour être immortel, il devrait renoncer à tout cela.

Si Ulysse reste chez Calypso, il n’y a plus de héros luttant pour rentrer chez lui, il n’y a plus d’ Odyssée, Ses aventures ne seraient pas chantées par les poètes, elles resteraient cachées ( Kaluptein, c’est le verbe qui a donné son nom à Calypso).

  1. Le début de L’Odyssée est donc très triste : Ulysse pleure sur la plage (il a pourtant aimé la nymphe).
  2. Il croit que personne ne se souvient de lui.
  3. Lui qui rêvait, comme tout guerrier épique de se couvrir de gloire, est oublié.
  4. Il n’est plus personne.
  5. Précisément, il est devenu ce Personne dont il parlait au cyclope Polyphème,

Plus tard, lors de l’épisode de la tempête provoquée par Poséidon, Ulysse souhaiterait mourir comme Achille, dans un combat glorieux, au lieu de connaître « une mort obscure » (page 24). Pourtant, une déesse, Athéna, organise son retour chez les siens. Pendant l’absence de Poséidon, les dieux, lors d’une assemblée, décident qu’Ulysse doit rentrer (« Son destin est de revoir ses amis, de rentrer dans sa haute demeure et dans sa patrie », page 16). Hermès, avec ses sandales ailées, parvient à Ogygie et rencontre la nymphe. Ils ne se sont jamais vus. Pourtant ils se reconnaissent. Le messager exige de Calypso qu’elle libère Ulysse. La nymphe obéit contre son gré à la volonté des dieux. Ulysse peut repartir. Ulysse, aidé de Calypso, fabrique un magnifique radeau, véritable chef-d’œuvre construit en quatre jours seulement. Pour réaliser ce radeau, Ulysse abat vingt arbres qu’il « équarrit » et aligne « au cordeau » (page 22). Les poutres sont unies « au moyen de chevilles et de cordes » (page 22), etc. C’est une véritable prouesse d’artisan. Poséidon découvre qu’Ulysse est reparti. Il fait retentir une dernière fois sa colère, ne pouvant s’opposer à la décision de tous les dieux. Enfin, malgré les vents (« L’Euros, le Notos, le violent Zéphyr et le Borée », page 23) qui ont été déchaînés par Poséidon, Ulysse arrive sur les bords de la Schérie, la terre des Phéaciens,

  • Le héros doit sa survie à Ino, la fille de Cadmos, qui lui prête un voile magique lui permettant d’échapper à la noyade.
  • Notes : 1 – De très nombreux romans s’empareront de ce thème ( Robinson Crusoé, L’Île au trésor, L’Île mystérieuse ).2 – Lorsqu’on vient annoncer à Ulysse qu’il faut partir pour reprendre, par la force des armes, Hélène enlevée par le prince troyen Pâris, ce bon père de famille cherche un moyen d’échapper à ses obligations.

Il n’avait pas très envie de quitter Pénélope qui venait de lui donner un fils, Télémaque. Il va donc simuler la folie. Le plus intelligent, le plus rusé des hommes va faire le simple d’esprit. C’est le vieux Nestor qui vient le chercher à Ithaque. Il voit Ulysse tirant une charrue attelée à un bœuf.

  • Ulysse marche à reculons et sème des cailloux au lieu de blé.
  • Mais Nestor est assez malin pour soupçonner une ruse.
  • Pendant qu’Ulysse marche à reculons et que la charrue avance, Nestor saisit le petit Télémaque et le dépose devant le soc.
  • Aussitôt, Ulysse prend l’enfant dans ses bras pour que rien ne lui arrive.

Il est alors démasqué.

C’est quoi le petit Liré ?

Joachim Du Bellay au « petit Lyré » Le petit village si cher à son cœur, s’élève sur un coteau qui domine la Loire, et depuis le Château de la Turmelière où il passe sa jeunesse, il contemple cette vallée. Lieu de toute beauté qu’il exulte dans ses poèmes, il en est nostalgique à son départ.

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Sonnet 31 « Heureux qui comme Ulysse », Les Regrets, 1558. Une absence qu’il espère brève, le temps d’étudier et d’accomplir son rêve de gloire. Il quitte Liré vers 1545 pour la Faculté de Poitiers. Ce n’est qu’en 1947 que Joachim réapparaît dans son petit village.

Plus de 400 ans après, Liré lui rend hommage en édifiant un monument à son effigie. C’est le retour tant espéré de l’enfant chéri, qui n’a jamais pu revenir de son vivant. Joachim Du Bellay, sculpture en pierre, Alfred Benon, 1947, Liré © Emmanuelc L’histoire de cette sculpture est rocambolesque.

Pour un peu et elle n’aurait jamais vu le jour. Un concours de circonstance est à l’origine de sa création, dont voici le récit. Depuis 1894, Joachim, placé au bord de la Loire, exilé en terre bretonne, contemple de son immortalité de bronze, les coteaux de son petit Liré. La ville d’Ancenis est la première à statufier ce grand poète de la Renaissance, en déplaise à Liré qui se contenta jusqu’alors de bien peu pour honorer son souvenir.

Joachim Du Bellay, statue en bronze, Adolphe Léofanti, 1894, Ancenis © Musée Joachim Du Bellay Les habitants se sentant quelque part dépossédés de leur patrimoine fustigent, en témoigne la plainte d’une habitante de Drain: Rendez-moi le clocher de « mon petit village » Et le paisible seuil de « ma pauvre maison », Etrangers, qui m’avez sans rime ni raison, Couronné, malgré moi, sur ce Breton rivage.

  1. « Plainte de Joachim Du Bellay », Virginie Pineau,1894.
  2. Menacée par les troupes allemandes, l’œuvre d’Adolphe Léofanti disparaît.
  3. Pensant alors que la statue a été envoyée à la fonte, la Direction des Arts et des Lettres passe aussitôt commande à un sculpteur angevin très estimé, Alfred Benon (1887-1965).

Portrait d’Alfred Benon dans son atelier © Archives de Saumur L’artiste natif de Saumur, considéré comme l’un des derniers maîtres de l’école angevine, est particulièrement attaché à sa région natale. Depuis plusieurs années, Alfred Benon utilise pour ses œuvres le tuffeau gris ou jaune et l’ardoise bleue d’Anjou.

  1. Inspiré par la figure de Joachim Du Bellay, il se consacre à l’étude de son portrait et réalise de nombreuses œuvres à son effigie.
  2. Quelques œuvres d’Alfred Benon représentant Joachim Du Bellay © Archives de Saumur Projet de monument à Joachim Du Bellay, Alfred Benon, dessin, 1938 © Musées d’Angers Dès le début de l’été 1943, Alfred Benon se rend à son atelier à Saint-Martin-de-la-Place pour commencer son modèle demi grandeur.

Il reproduit la maquette qui avait été choisie précédemment pour le projet d’érection d’une statue Joachim Du Bellay en Anjou à la veille de la guerre de 1939. Maquette présentée au Musée Joachim Du Bellay © Dominique Drouet Finalement à la Libération, on découvre le Du Bellay de bronze soigneusement mis à l’abri par de braves Ancéniens.

  • On s’empresse alors de replacer sur son socle le rescapé, sans trompettes ni tambours.
  • Pour son « remplaçant » de pierre, le président des artistes angevins, Henri Coutant, suggère aux Beaux-arts d’attribuer la statue à l’Anjou, dans le petit village natal du poète.
  • La proposition est acceptée.
  • L’inauguration officielle est prévue le dimanche 24 août 1947.

Affiche © Musée Joachim Du Bellay Cette journée se veut une réplique de 1909, qui marqua le début de l’œuvre de glorification du poète. Après la cérémonie, placée sous le haut patronage des Ministères de l’Education nationale et de la Jeunesse, des Arts et des Lettres, le programme annonce des concerts, des récitations et des représentations, plaçant cette journée littéraire sous les meilleurs auspices.

Programme @ Archives de Saumur Avant le départ de la statue pour Liré, elle est présentée par l’artiste dans son atelier d’Arcueil à quelques personnalités, artistes et membres de la presse parisienne et angevine. Tous les visiteurs font l’éloge le plus chaleureux, exprimant leurs vives félicitations à l’auteur, Alfred Benon.

Grâce à lui, l’immortel enfant de Liré pourra désormais contempler, du haut de son socle, à l’ombre de sa « pauvre maison » qui lui était « une province et beaucoup davantage », et son « Loyre gaulois », plus chers à son cœur que le « mont Palatin » et le « Tybre latin », dans l’atmosphère de cette « doulceur angevine » plus « plaisante » pour lui que « l’air marin » des côtes d’Italie.

  1. Courriers de l’Ouest, juin 1947.
  2. Le dimanche 24 août 1947 marque une date mémorable dans l’histoire de l’Anjou.
  3. Un de ses plus illustres enfants fait son grand retour.
  4. Le « petit Lyré » rend ainsi dignement hommage à Joachim Du Bellay, grand poète de la Renaissance, dont les vers l’ont immortellement célébré.

: Joachim Du Bellay au « petit Lyré »

Qu’est-ce qu’un sonnet en français ?

Pièce de poésie, de quatorze vers, composée de deux quatrains et de deux tercets.

Qui a dit heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ?

Poésie Française : 1 er site français de poésie – classiques”> Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,Et puis est retourné, plein d’usage et raison,Vivre entre ses parents le reste de son âge !Quand reverrai-je, hélas, de mon petit villageFumer la cheminée, et en quelle saisonReverrai-je le clos de ma pauvre maison,Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,Que des palais Romains le front audacieux,Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,Et plus que l’air marin la doulceur angevine. : Les grandsclassiques

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Comment Appelle-t-on la figure de style suivante obscure clarté ?

Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre. Pour les articles homonymes, voir Oxymoron, Rue de l’Ancienne Porte-Neuve à Narbonne, En rhétorique, un oxymore ou oxymoron, est une figure de style qui vise à rapprocher deux termes (le plus souvent un nom et un adjectif) que leurs sens devraient éloigner, dans une formule en apparence contradictoire, comme « une obscure clarté » ( Corneille ).

Ce mot vient du grec ὀξύμωρος ( oxymôros ), terme de rhétorique que Bailly traduit dans son dictionnaire de grec ancien par « ingénieuse alliance de mots contradictoires ». L’oxymore permet de décrire une situation ou un personnage de manière inattendue, suscitant ainsi la surprise. Il exprime ce qui est inconcevable.

Il crée donc une nouvelle réalité poétique, Il rend compte aussi de l’ absurde,

Quelle fonction Du Bellay Attribue-t-il à la création poétique ?

La fonction spéculaire : poésie et exploration – Cette fonction spéculaire de la poésie de Du Bellay se lit d’abord dans les allusions à la vie du poète. La poésie est une parole exploratrice du quotidien du poète : du contexte dans lequel vit, des contingences auxquelles il est confronté, des tracas et soucis qui sont les siens.

  1. L’écriture poétique devient ainsi le miroir de son intériorité, de son ressenti, de ses sentiments.
  2. Allons plus loin : cette écriture miroir du moi se lit également à travers la récurrence du thème de la mer dans les Regrets,
  3. Par ses résonnances humanistes, l’exploration maritime d’Ulysse devient aussi exploration du moi.

En effet, le thème du voyage d’Ulysse revêt, pour les poètes de la Renaissance, une interprétation plus profonde que la simple comparaison. Lire les poèmes consacrés à Ulysse Le nom d’Ulysse, la mer, la tempête sont autant de références à une symbolique du voyage très riche pour les humanistes : La mer est une image de la vie humaine Les récifs et les sirènes sont les tentations Le naufrace symbolise le risque de mort spirituelle L’arrivée à bon port est une image du salut L’Odyssée est ainsi pour les humanistes une longue parabole de la quête de la sagesse et du bonheur, symbolisés Ithaque et Pénélope, que l’homme peut atteindre après maintes épreuves initiatiques. En trouvant dans l’ Odyssée les figures poétiques de son destin personnel, Du Bellay donne aussi, par le biais de cette lecture spirituelle et humaniste du mythe, une dimension intérieure à son voyage.

Quel poème de Baudelaire evoque la figure du poète ?

( « Le Balcon », « Spleen et idéal », XXXVI.)

Qui a parlé de la douceur angevine ?

Bref tout est là pour représenter une douceur de vivre Quant au terme ‘douceur angevine’, il remonterait au XVIe siècle où Joachim du Bellay écrivait au sujet de la région : ‘et plus que l’air marin, la douceur angevine’. Voilà.

Comment Appelle-t-on un poème mis en musique ?

Définition – Le poème symphonique est une composition orchestrale, généralement en un seul mouvement, de forme libre, inspirée par une idée extra-musicale poétique ou descriptive, très en vogue au XIX e siècle. C’est l’un des genres représentatifs de la musique à programme au XIX e siècle, au côté de la symphonie à programme et de l’ouverture à programme.

La différence entre la symphonie à programme et le poème symphonique — appelé Sinfonische Dichtung ou encore Tondichtung (littéralement « poésie sonore ») dans la tradition germanique —, réside en ce que le poème symphonique, issu de l’ouverture de concert, s’organise en un mouvement alors que la symphonie à programme obéit au découpage traditionnel du genre symphonie,

La Symphonie fantastique (1830) et Harold en Italie (1834) d’ Hector Berlioz, la Sinfonia Domestica (1902) et Une symphonie alpestre (1911-1915) de Richard Strauss sont, par exemple, des symphonies à programme et non des poèmes symphoniques.

Pourquoi Zeus punit Ulysse ?

Les compagnons d’Ulysse cherchant à voler les boeufs Ulysse et les bœufs du Soleil est l’une des aventures de l’ Odyssée, Après être passés devant Charybde et Scylla, Ulysse et ses compagnons débarquèrent sur l’île de Thrinacie (actuelle Sicile) où vivaient les bœufs du Soleil.

  • Ils entrevirent les bœufs et vaches sacrés que l’on ne doit pas toucher comme l’avaient précisé le devin Tirésias et la magicienne Circé, donc Ulysse et ses hommes se nourrirent du vin rouge et du pain donné par Circé, mais les compagnons de Ulysse avaient encore faim.
  • Ils ne résistèrent pas aux délicieux, gras et appétissants bœufs.

Les compagnons les tuèrent donc en l’absence d’Ulysse pour faire un festin et un sacrifice aux Dieux. Quand Ulysse revint, il sentit l’odeur des bœufs et injuria les responsables. Les Dieux, très en colère, firent bouger les peaux des bœufs et firent meugler les viandes pour effrayer les compagnons.

Pourquoi Ulysse a mis 10 ans pour rentrer chez lui ?

Mais alors, Ulysse a existé ? – Non, car la mythologie rassemble des légendes. Ulysse est célèbre pour avoir eu l’idée, pendant la guerre de Troie, de se cacher dans un cheval de bois géant avec son armée pour attaquer les Troyens par surprise. L’Odyssée raconte ses péripéties pour rejoindre l’île d’Ithaque, dont il est le roi, et où l’attendent sa femme Pénélope et son fils Télémaque.

  • Le dieu Poséidon fait tout pour empêcher Ulysse de rentrer chez lui car il a crevé l’œil de son fils Polyphème, le cyclope.
  • Ulysse erre alors sur la mer Méditerranée et affronte de nombreux dangers : il rencontre notamment la sorcière Circé qui transforme ses marins en cochons Durant toutes ces années Pénélope est courtisée.

Elle promet à ses prétendants qu’elle se mariera quand elle aura fini son tissage, qu’elle défait chaque nuit. Mais elle est contrainte d’organiser un tournoi de tir à l’arc pour choisir son nouvel époux. Ulysse, qui vient d’arriver sur l’île, déguisé en mendiant, y participe et le remporte ! Depuis, l’histoire d’Ulysse a inspiré beaucoup de peintres et d’écrivains, et même le cinéma.

Quelles sont les faiblesses de Ulysse ?

Tout d’abord, il sait qu’ il est faible face aux sirènes. Sans cette sincérité initiale, il n’y a pas d’action possible. Ensuite, dans le moment présent, celui de la décision, il définit des contraintes qui permettront à son moi futur de compenser cette faiblesse.

Pourquoi Du Bellay à ecrit Heureux qui comme Ulysse ?

Heureux qui comme Ulysse : Conclusion – Du Bellay se nourrit dans ce poème de son expérience personnelle pour évoquer le voyage, l’ éloignement et la nostalgie du pays natal, Il utilise aussi avec habileté et érudition un héritage poétique complexe pour livrer une œuvre à la fois personnelle et militante,

Quels thèmes sont abordés dans le poème de Joachim du Bellay dans le recueil Les Regrets ?

Les Regrets Pour profiter de 10 contenus offerts. Pour profiter de 10 contenus offerts. Les Regrets est un recueil que Du Bellay a écrit à Rome. Il y offre sa vision de la ville. L’ouvrage est composé de cent quatre-vingt-onze sonnets. Du Bellay dénonce la société romaine, il chante ses malheurs, il détaille son ennui, mais surtout il souligne sa mélancolie et sa profonde désillusion. Il se rend compte que Rome est un endroit qui est loin d’être respectable. Elle devrait être la ville sainte, mais elle est la ville de la débauche. Du Bellay parle alors de sa nostalgie de la France, son pays natal qui lui manque profondément. Il parle ainsi de ses “regrets”. L’intérêt de l’œuvre tient à ce que la tonalité élégiaque laisse peu à peu place à la satire. En effet, Du Bellay n’est pas tendre avec la Rome moderne. Il dénonce sa corruption, ses fastes et sa luxure. Il est horrifié par la dépravation des hommes d’Église, le Pape en premier. Malheureusement, quand il rentre en France, il s’aperçoit que la cour du roi n’est pas bien différente de celle du pape. La satire touche donc la religion et le pouvoir. Joachim Du Bellay est le théoricien du mouvement de la Pléiade. Il prétend créer une poésie française nouvelle. Il affirme que le français vaut les autres langues, et qu’elle peut devenir aussi poétique que le grec ou le latin. Le poète se fait donc un défenseur de sa langue.Il estime qu’il faut néanmoins enrichir le français. Il explique que pour cela, il faut imiter les auteurs antiques. Il faut rénover la poésie, et abandonner les modèles médiévaux. Le mot d’ordre est “imitation”. C’est la naissance de la Pléiade, groupe poétique réunissant autour de Du Bellay les poètes Ronsard, Peletier du Mans, de Baïf, Jodelle et Pontus de Tyard. Les influences du poète sont principalement antiques. Il aime particulièrement Pétrarque, maître du lyrisme amoureux. Le thème principal des Regrets est bien la passion du poète pour une femme. Il y parle de l’absence ou le rejet de l’aimée. Le sonnet est la forme consacrée par Pétrarque, et Du Bellay l’utilise ici. Il fait l’éloge des femmes, des qualités de la grande dame, elle est divinisée, idéalisée.Pierre de Ronsard est aussi un modèle pour Du Bellay. Ils ont rédigé ensemble le recueil La Défense et illustration de la langue Française en 1549. Du Bellay est toutefois plus proche des latins, et Ronsard des grecs. Les sonnets de Du Bellay circulent déjà avant d’être réuni en un seul recueil. Celui-ci n’est donc pas pensé pendant que les poèmes sont écrits, il est réfléchi une fois que les poèmes sont terminés. Le recueil s’organise en trois parties. D’abord, “Les Regrets”, où le poète décrit sa mélancolie alors qu’il est exilé à Rome. Puis, il y a les poèmes satiriques contre Rome, et contre la forme. Ce sont les poèmes les plus nombreux. Enfin, il y a les poèmes de louange. Du Bellay s’adresse surtout à des amis restés en France. Certains critiques ont remis en cause l’organisation du recueil, qui semble un peu bancale, et ne paraît pas suivre de règles particulières. Les thèmes sont divers. Le premier est bien sûr Rome. La ville tient une place importante dans l’œuvre de Du Bellay, qui l’idéalisait avant d’être profondément choqué par ce qu’il y découvre. Rome devient alors le rêve perdu. Les illusions s’opposent violemment à la réalité.La nostalgie est également au cœur des sonnets. Du Bellay pleure son pays. Il lui manque. La ville d’Angers devient la plus belle, plus que Rome, et le poète regrette d’avoir quitté sa patrie. L’éloge concerne les amis français restés en France. Le recueil est d’ailleurs dédié à son ami Olivier de Magny, et peut se lire comme un long poème élégiaque qui lui est adressé. : Les Regrets

Pourquoi Du Bellay se compare à Ulysse ?

Le voyage d’Ulysse : un leitmotiv des Regrets – Ce sonnet s’ouvre sur deux vers qui présentent deux grands voyageurs de la mythologie grecque : Ulysse et Jason (celui qui a conquis la toison d’or). Ulysse est le héros de l’ Odyssée d’Homère, tandis que Jason a participé à l’expédition des Argonautes, partis à la conquête de la toison d’or.

La comparaison avec Ulysse est très fréquente dans les Regrets de Du Bellay : article 621, C’est presque une forme de refrain ou de leitmotiv dans l’œuvre. C’est important parce que Du Bellay se sert de la symbolique de l’Odyssée pour décrire son voyage de plusieurs années à Rome. Il va ainsi décrire les pièges qu’il a rencontrés en parlant des sirènes, etc.

Il y a dans les Regrets une comparaison fondamentale qui revient sous forme de leitmotiv : celle du voyage d’Ulysse, qui entraîne avec elle une série d’images évoquant la navigation et la tempête. On voit bien ici l’influence du mouvement humaniste : pour créer et pour écrire, Du Bellay s’appuie sur l’imitation des anciens.

Il souhaite rivaliser avec la littérature antique dont il a été nourri durant ses études humanistes. On ne s’étonnera donc pas de voir Du Bellay prendre la suite d’Homère, grand auteur antique qu’il a lu et relu dans sa jeunesse, et avoir recours aux coordonnées de la symbolique odysséenne pour situer son propre destin.

Mais comparant son destin avec celui d’Ulysse, Du Bellay se voit dépourvu des complicités surnaturelles qui ont permis au héros de franchir les obstacles. Ulysse en effet était aidé par Athéna. Du Bellay, seul, se lamente et déplore son destin qu’il juge plus difficile encore que celui du voyageur mythique Ulysse.

Qui a dit heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ?

Poésie Française : 1 er site français de poésie – classiques”> Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,Et puis est retourné, plein d’usage et raison,Vivre entre ses parents le reste de son âge !Quand reverrai-je, hélas, de mon petit villageFumer la cheminée, et en quelle saisonReverrai-je le clos de ma pauvre maison,Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,Que des palais Romains le front audacieux,Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,Et plus que l’air marin la doulceur angevine. : Les grandsclassiques